Arces est une commune du sud-ouest de la France, située dans le département de la Charente-Maritime, dans l’ancienne province de la Saintonge. L’habitat est principalement regroupé autour du bourg. Les principaux hameaux sont Liboulas, Brézillas et Maine-Moutard. Ils s’étendent le long de la D.244, qui porte également le nom de route de l’estuaire. L’ouest de la commune est formé des marais de Barrails, parsemés de nombreux chenaux tributaires de l’estuaire de la Gironde. Le territoire communal se compose pour partie d’une succession de collines dominant l’estuaire de la Gironde, lesquelles dominent une vaste prairie marécageuse qui s’étend à l’ouest jusqu’à Talmont et Meschers. Le bourg proprement dit s’étire au pied d’un promontoire calcaire supportant sa très belle Eglise romane. Au XIe siècle, Arces est un petit bourg doté d’une église dédiée à saint Martin.
Si des restes de silex taillés et polis furent autrefois retrouvés sur le territoire de la commune, attestant une occupation humaine dès la période néolithique, c’est à l’époque romaine que le village semble avoir été fondé. Situé au bord d’une voie romaine reliant la capitale de la cité des Santons, Mediolanum Santonum, au port de Novioregum, à quelques kilomètres à l’est, il semble que le promontoire dominant le village ait abrité un camp romain, dont on n’a retrouvé aucun vestige. Seules traces de cette période, des restes de poteries, de terres cuites et d’amphores furent retrouvés dans les champs environnants.
Entre 1083 et 1091 Arnaud de Gammon de la Maison de Mortagne, fonde l’abbaye de Vaux et lui cède l’ensemble des droits et privilèges de la paroisse d’Arces. Les moines installent à Arces deux prieurés, l’un étant situé près de l’église Saint-Martin, le second dans le hameau de Loriveau. De ce dernier subsiste un pont, établi sur le ruisseau Désir. Dès cette époque, l’économie est basée sur les céréales, la vigne, les quelques marais salants en bordure de la Gironde et les bois. Arces devient une étape sur la route de Saint-Jacques-de-Compostelle, car de nombreux pèlerins se rendaient à Talmont-sur-Gironde où ils embarquaient pour traverser la Gironde.
En 1151, Benoît de Mortagne envahit le bourg et tente d’accaparer les terres et les privilèges du prieuré Saint-Martin. Menacé d’excommunication, il dut se retirer, et promettre de respecter les droits de l’abbé. La paroisse dépendit longtemps, pour les deux tiers de la baronnie de Cozes, et pour le tiers restant de la châtellenie de Talmont. Des conflits entre seigneurs et habitants du village semble avoir été monnaie courante.
En 1661, Mademoiselle d’Orléans, adjudicataire de la baronnie de Cozes, exigeant des habitants de nouvelles corvées, fut déboutée par le parlement de Bordeaux. Plusieurs logis nobles semblent avoir existé sous l’ancien régime : le logis du Breuil, le château de Théon ou celui de Conteneuil sont encore bien visibles. Au XVIIe siècle, la dame de Théon se rendit célèbre pour sa haine des calvinistes, qu’elle persécuta. Cette haine était d’autant plus vive que sa seigneurie avait été assiégée par les soldats de Benjamin de Rohan, duc de Soubise, l’un des principaux chefs du parti protestant, et que son frère avait été tué durant le siège de Royan (1622 ou 1624). Elle fit saisir les meubles et démolir les maisons des protestants qui, réduits à la misère, allèrent porter l’affaire devant la duchesse de La Trémoille. Ayant droit de justice, elle fit condamner à mort entre 140 et 160 protestants, les uns étant roués vifs, les autres pendus. Durant la Révolution, la paroisse a été transformée en commune.
La population en 1790 atteint les 1129 habitants, mais l’exode rural eut tôt fait de faire tomber ce nombre à environ 474 au sortir de la seconde guerre mondiale. Depuis lors, la population a recommencé à croître, atteignant 561 habitants en 1999. Le village est aujourd’hui tourné vers les activités agricoles, et s’essaie au tourisme vert.